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Ceci est l'acte écrit sur ordre du Khāgān éminent le maître, le roi victorieux, assisté, juste 'Imād al-Dīn wa'l-Dawla wa Tāj al-Milla 'Izz al-'Umma, asile des musulmans, roi de l'Est et de l'Ouest, Tamghaj Bughrāqarākhān (Abū) Isḥāq Ibrāhīm b. Naṣr, glaive du Calife d'Allah, Prince des Croyants, Dieu l'affermisse et donne la victoire à ses drapeaux. Car, ayant pensé, réfléchi, constaté, compris què la faveur de Dieu Très-Haut pour lui se répétait, que ses grâces chez lui se multipliaient, gratification de la royauté, de l'illustration, de l'éminence et de l'élévation, de la victoire sur les ennemis, qu'il a attaqués et domptés, les amenant à se soumettre à sa volonté, - alors son cœur s'est rempli de pitié et de compassion envers les esclaves (de Dieu) et ed colère impétueuse contre les rebelles «qui se sont déchaînés dans le pays et y ont multiplié les dégâts, au point qu'Allah abattit sur eux le fouet d'un tourment» et les, arrachés au dos des croyants, il a dompté les innovateurs et les passionnés, ennemis des gens de al Sunna et du consensus, il a fait triompher al foi de Dieu et l'a lavée des souillures et du schisme, tout cela par grâce du Très-Haut incalculable et faveur innombrable et toujours présente; la reconnaissance envers cette faveur est une obligation durable, la manifestation de cette faveur d'Allah envers ses esclaves un devoir surérogatoire. Alors il a réfléchi à prolonger dans l'au-delà al faveur obtenue en cette vie, et, avec l'éclat de sa raison et la hauteur de son ordre, il a décidé de fonder une maison pour les malades, où ils es soulageraient des maladies et souffrances, pauvres et chétifs sans alliés ni aides, affligés par l'exil, la misère, l'épreuve sources de découragement; et il espère que Dieu le soutiendra de sa grâce et le protègera de l'adversité en ce monde et dans l'autre, et gardera lui-même et ses enfants de al douleur, les garantira contre al terreur.
Il a donc affirmé dans les conditions légales d'affirmation qu'il constituait waqf et aumône pendant sa vie et après sa disparition toute la maison en sa propriété et à sa disposition sise au quartier tel terre (?sic), un des quartiers de Samarqand, dans la rue telle, détimitée par les quatre limites suivantes : d'un côté elle touche au khān constitué waqf sur les ressources de cette maison, appelé tel, et au khān d'Abū Bakr Muḥammad b. al-'Amd (?) al-Nasafī; d'un deuxième côté elle touche à la place de la mosquée de la rue Rawdād (?), aux maisons de l'héritage d'Ibrāhīm b. Muḥammad al-Dīzakī, à celles qui ont été constituées waqf pour al restauration de la mosquée de Dāwud, à celes d'Adam (et ?) fils de la fille de 'Abdallah al-A'mā, à celles de 'Abd-al-Ḥamīd b. Aḥmad à celles d'al-Ḥasan b. 'Alī al-Ṭabarī, à celles de Fāṭima fille de 'Abd-al-Sabūr al-Ṭabarī, à celles de A'isha fille de Muḥammad al-Khayyāt, à celles ed Muḥammad b. Manṣūr al-Ra's, enfin à l'étable de Fāṭima fille de Ḥamza al-Nasafī. Du troisième côté elle touche au khān al-Qayyī(?); et du quatrième à la rue sur laquelle donne sa porte.
Il l'a donc constituée en waqf et aumône pour le temps de sa vie et en legs perpétuel après sa mort au profit intangible des malades musulmans qui, tant que dureront leurs maladies et leur condition de nécessiteux, ne pourront en être expulsés; mais s'ils relèvent de leurs maladies et retrouvent la santé ils doivent s'en aller pour ne pas réduire la place des autres; ainsi jusqu'à l'éternité, pour tout imprévu, toute venue de voyageur ou de présent, sans rien qui puisse être changé à ses coutumes ni modifié de ses clauses et stipulations, «quiconque l'altère après l'avoir entendu le péché en retombe sur lui» (verset), jusqu'à ce que Dieu hérite de la Terre et de ce qui est dessus, Lui le meilleur des héritiers.
Pour l'entretien de la maison, le ravitaillement des hospitalisés, les médicaments (utilisés par) les savants, le traitement du personnel préposé à la maison, médecins, saigneurs, domestiques, cuisiniers, etc., pour le prix des aliments et boissons des malades, et tout ce qui leur convient pendant leur séjour et leur repos, (le donataire) a constitué waqf les biens en sa propriété et disposition dans le sūq de Sughd de Samarqand, à savoir :
Un khān sis à côté de cette maisón et connu sous le nom de Nīmek Bīmāristān qui d'un côté touche à la dite maison, du second de même, du troisième à la maison de Nūshtegīn (?) al-Ma'ā (?) et du quatrième à la rue sur laquelle est porte;
— un khān connu sous le nom de Khān des Arcs (kīshān), dont un côté touche aux boutiques du ḥāghib [ḥājib] 'Ali b. Adam, défunt, à droite (?) d'une rue de Samarqand disparue, et au khān de Sū'sū' al-A'jamī; un second côté touche aux maisons constituées waqf pour al madrasa du cadi al-Ḥasan b. 'Ali, lui-même contigu à 'Abdallah le sūbāshī; un troisième côté touche au ribāṭ de la fille d'Ibn al-Asqar; et le quatrième aux boutiques d'al-'Ajjāj et de Muṭli' b. 'Abdallah al-A'jamī, et aux maisons de Fāṭima file d'Aḥmad b. Naṣr, avec la porte de al boutique vers le sūq; des constructions contiguës au lieu dit Sable du Cuir (?) des tapissiers, l'une appelée Gerdāneh (le collier de ?) Marwān qui d'un côté touche aux boutiques à la porte du Bain qui font partie de l'ensemble de ces biens, du second à la hutte kāzeh (...?...) des femmes du troisième à la rue Dāwud contigué à la rue Nīmsek, et du quatrième à la boutique de Mu'īn Nizdek (?) les boulangers (sic) et à la boutique constituée waqf pour l'entretien de Bābā Chahar-Sūq àcôté du Jūb-Khāneh (marché au bois) de 'Umar b. al-Qāsim al-Mu'idāwī, dont un côté est l'autre bain appelé Germ Ābeh (Eau chaude) des femmes, le deuxième encore ce bain, le troisième la rue Dāwud, et le quatrième al rue Nīmsek sur laquelle se trouve son entrée;
— les deux boutiques à la porte du premier bain, touchant du'n côté à la boutique constituée waqf pour la rigole Bāshī, [du second à droite]? du troisième au canal [...??] Bāzār et à ce bain, et du quatrième [...?].
Il a constitué ces biens en waqf tels qu'ils sont délimités et décrits dans le présent document, avec leurs limites, leurs murs, leurs parois, leurs terrasses leurs planches, leurs poutres, leurs portes, leurs fermetures, leurs cours, leurs arbres, et tout ce qui a été installé pour l'utilisation, échelles, chaînes, clous, accessoires (?), combustibles et cendres, amenées d'eau, dépendant de ces biens et de leurs droits, le peu et le beaucoup, en donation pure et légale absolument entièrement perpétuelle sans exception ni promesse ni conditions à ajouter aux conditions véritables, sans droit de vente ni de don ni de legs ni d'appropriation d'aucune sorte. Qu'aucun contrat de qabala ni de louage ne soit conclu pour plus d'un an, ni avec des gens dont on puisse craindre une usurpation.
Le revenu que Dieu procurera doit servir d'abord aux entretiens et réparations nécessaires, en évitant tous gaspillages et prodigalités; l'excédent sera partage en 100 parts, 15 pour l'entretien conformément aux règles posées, 15 pour la nourriture des malades hospitalisés, 8 pour al viande destinée à leurs potages, 10 pour l'annuité du médecin engagé pour le soin des malades en permanence et sans retard, 2 pour l'annuité des saigneurs chargés des saignées nécessaires, 5 pour le prix du bois de la cuisine, en été, et el combustible d'hiver matin et soir selon les besoins, 3 pour le cuisinier qui cuisine pour les malades matin et soir, 3 pour un imam et un muezzin s'occupant des réunions religieuses aux eures réglementaires, 3 pour l'enterrement des personnes décédées dans la maison, 5 pour un domestique chargé des affaires de al maison, du soin des malades, du ménage de la mosquée et des réunions qui s'y passent, et de l'allumage des lampes aux conditions usuelles, sans négligence, 3 au compte des aromates et épices comme le sel, l'oignon, etc., 2 pour les roseaux, les nattes, les pots, la lampe, 5 enfin pour l'entretien de al Grande Mosquée de Samarqand, au gré du préposé, une fois qu'il se sera enquis des dépenses du présent waqf, au début de chaque année, sans retard, et 8 pour l'annuité de l'intendant une fois qu'il ira recherché tout ce qui convient (à ladite mosquée) et rendu compte annuellement entre les mains du préposé de toutes les entrées et sorties, car c'est el préposé mutawallī qui a l'autorité; qu'il ne néglige rien du compte de l'année, et s'il s'avère qu'il a été un bon intendant qu'on le maintienne, sinon qu'on le change. Telles sont au total les 100 parts, qui doivent être dépensées de la manière susdite sans altération ni négligence.
Si cependant li y a un résidu (il veut dire, s'il reste quelque chose des revenus de ces biens), qu'on en prenne 1.000 dirhams d'un coup à dépenser pour médicaments et onguents consommés en grand à garder pour l'usage futur, et s'il y a encore un excédent, qu'on l'utilise pour accroître la valeur des biens selon les normes indiquées.
Si la maison tombe en ruines ou qu'elle ne reçoit plus de malades, sans qu'il y ait de chance visible de la ramener en son état, qu'on dépense el waqf au bénéfice des pauvres musulmans, jusqu'au jour où la Terre et ce qui est dessus retourneront à Dieu, le meilleur des héritiers.
Et (le donateur) a retiré tout cela de sa propriété et l'a sorti de sa main, pour le remettre au préposé installé par lui en raison de ses qualités, Muḥammad b. 'Abd-al-Malik al-Ṣaffār, avec mission de s'acquitter de toutes ces obligations et limitations usuelles; ce dernier a accepté tout cela de vive voix, s'y est engagé, eta reçu remise des mains du donateur libre de toute restriction. Tout cela s'est fait dans des conditions de parfaite validité et avec l'échange de paroles justes et sans qu'il y ait personne en incapacité juridique après qu'un cadi musulman exerçant la justice et la charge cadiale ait attesté la pleine et entière validité de I'acte. Qui le change et l'altère, fait partie des injustes jusqu'au jour de la foi. Tout cela avec pour témoins Dieu le Très-Haut et les hommes de confiance, juges, notables et sages présents, après qu'on eût lu (au donateur) ec document, qu'on le lui eût expliqué en sa langue, qu'il l'eût approuvé et eût approuvé tout cela, en Rajab de l'an 458.